Pauvreté, ségrégation, violences urbaines
Introduction
Les violences urbaines ont pu être définies comme suit : « collective, ouverte et provocatrice, elle est à la fois destructrices (incendies d’écoles et d’infrastructures soci-éducatives, rodéos, tapages), émotionnelle, (attroupements hostiles, émeutes), spectaculaire, parfois ludique, très souvent crapuleuse (razzias, vols avec violence, rackets(...), toujours juvénile ». Et L. Bui Trong, (commissaire aux renseignements généraux citée par S. Body Gendrot, p 199-200) d’ajouter : « certains délits sont commis en centre ville, dans les centres commerciaux, dans les transports en commun par des bandes mobiles (...) composées essentiellement de jeunes en provenance de banlieues parfois lointaines ; (...) Par ailleurs des phénomènes de type anarchisant, émotionnel, se déroulent au sein de certains quartiers sensibles, de la part de jeunes appartenant en majorité à la seconde génération, agissant sous forme de groupes, instables, éphémères... et développant une sous-culture de quartier hostile aux représentations des institutions ». Si cette définition demande à être nuancée, elle permet de distinguer des nuances spatiales de manifestation de la violence urbaine. En outre, il apparaît que les violences urbaines ne se confondent donc pas avec la simple délinquance et semblent liées à des points particuliers de l’espace urbain et à des populations à l’habitat également déterminant.
Semble donc posée en filigrane la question d’un rapport de causalité entre pauvreté (manque de moyen relatif aux autres ou dans l’absolu), ségrégation (processus et son résultat de division sociale et spatiale d’une société en unités distinctes) et violences urbaines dans les villes françaises.
L’organisation spatiale des villes françaises est-elle un facteur spécifique de fragmentation sociale, ou bien les problèmes dits «urbains» ne sont ils que la manifestation, la projection de problèmes plus généraux comme le chômage ou l’exclusion ?
Existe-t-il un moteur spécifiquement urbain ou local de la montée de la pauvreté et de formes corrélatives de violence ?
Scribe : Véronique Fourault
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