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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 13:50

Je vous laisse méditer sur ce texte, que je trouve particulièrement pertinent pour l'époque et la société dans laquelle nous vivons. N'hésitez pas à donner vos impressions ou à vous risquer à un commentaire (argumenté ou non)...  


 

 

L’ignorance des causes et de la constitution originaire du droit, de l’équité, de la loi et de la justice conduit les gens à faire de la coutume et de l’exemple la règle de leurs actions, de telle sorte qu’ils pensent qu’une chose est injuste quand elle est punie par la coutume, et qu’une chose est juste quand ils peuvent montrer par l’exemple qu’elle n’est pas punissable et qu’on l’approuve. [...] Ils sont pareils aux petits enfants qui n’ont d’autre règle des bonnes et des mauvaises manières que la correction infligée par leurs parents et par leurs maîtres, à ceci près que les enfants se tiennent constamment à leur règle, ce que ne font pas les adultes parce que, devenus forts et obstinés, ils en appellent de la coutume à la raison, et de la raison à la coutume, comme cela les sert, s’éloignant de la coutume quand leur intérêt le requiert et combattant la raison aussi souvent qu’elle va contre eux. C’est pourquoi la doctrine du juste et de l’injuste est débattue en permanence, à la fois par la plume et par l’épée. Ce qui n’est pas le cas de la doctrine des lignes et des figures parce que la vérité en ce domaine n’intéresse pas les gens, attendu qu’elle ne s’oppose ni à leur ambition, ni à leur profit, ni à leur lubricité. En effet, en ce qui concerne la doctrine selon laquelle les trois angles d’un triangle sont égaux à deux angles d’un carré, si elle avait été contraire au droit de dominer de quelqu’un, ou à l’intérêt de ceux qui dominent, je ne doute pas qu’elle eût été, sinon débattue, en tout cas éliminée en brûlant tous les livres de géométrie, si cela eût été possible à celui qui y aurait eu intérêt.

 

HOBBES, Léviathan

 

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27 avril 2010 2 27 /04 /avril /2010 10:47

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     Bon, cette fois c'est dit, je ne relirai plus un bouquin de Grangé. Encore une histoire bizarre, sur fond de solitude humaine, de tréfonds d'âmes torturées, de destins croisés... Du vu, revu, et re-revu. On connaît la chanson : Le personnage principal est seul, dépressif, incompris mais a une force d'âmes hors du commun. Il se retrouve embringué dans une histoire à dormir debout dans une communauté à part et finit par former un binôme avec le personnage le plus éloigné de lui, selon l'histoire, mais le plus probable selon le lecteur. (J'ai résumé 90% des romans de Grangé là). Ah non, pardon! Là le héros est une héroïne. Mince, quelle bourde! Enfin il faudrait quand-même que l'auteur revoie un peu sa psychologie féminine, parce que dans le genre "j'imagine ce qu'un femme ferait dans cette situation", elle se pose là, Jeanne Korowa, Juge d'instruction à Paris. 

    

     Enfin bref, tout ça pour dire que l'histoire n'est pas si mal, si elle n'était pas micro-ondable à l'envi, et si on coupe les scènes de tortures infâmes (elles aussi réchauffées dans la plupart des Grangé(s)). Le tout ponctué, bien sûr, par le quatrième de couverture qui tue: 


"Jeanne Korowa n'a fait qu'une erreur.

Elles cherchait le tueur dans la forêt.

C'était la forêt qui était dans le tueur.

Comme l'enfant sauvage au fond de l'homme."


Wow.

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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 13:39

 

 

 

d-autres-vies-que-la-mienne couv

"À quelques mois d'intervalle, la vie m'a rendu témoin des deux événements qui me font le plus peur au monde : la mort d'un enfant pour ses parents, celle d'une jeune femme pour ses enfants et son mari.

Quelqu'un m'a dit alors : tu es écrivain, pourquoi n'écris-tu pas notre histoire?

C'était une commande, je l'ai acceptée. C'est ainsi que je me suis retrouvé à raconter l'amitié entre un homme et une femme, tous deux rescapés d'un cancer, tous deux boiteux et tous deux juges, qui s'occupaient d'affaires de surendettement au tribunal d'instance de Vienne (Isère).

Il est question dans ce livre de vie et de mort, de maladie, d'extrème pauvreté, de justice et surtout d'amour. Tout y est vrai."

 

***

 

Une histoire magnifique et bouleversante d'amitié et de deuil. Emmanuel Carrère nous fait plonger dans la vie et le drame de deux familles, sans voyeurisme ni misérabilisme, avec une sensibilité et un recul qui lui sont propres. Il raconte les faits sans jamais s'investir d'une autre mission que celle d'écrivain. Il raconte sans prendre partie. Un petit bijou d'écriture dans lequel on retrouve un peu du réalisateur de Retour à Kotelnitch

À lire, à relire et à conseiller...

 

(P.S. : Un film est prévu pour 2011 avec Vincent Lindon...)

 

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